La planète est entourée de gaz qui retiennent la chaleur du soleil et réchauffent la terre. C'est ce qu'on appelle l'effet de serre. L'un des gaz à effet de serre les plus courants est le dioxyde de carbone (CO2). La concentration des gaz à effet de serre, et en particulier du CO2, a augmenté de façon spectaculaire en raison de l'activité humaine depuis 1950 (début de l'industrie).
En conséquence, la température moyenne sur Terre augmente. Ce phénomène est connu sous le nom de réchauffement climatique (0,7°C depuis 1950). Le transport n'est pas le plus gros contributeur de CO2, mais il est tout de même significatif. Les émissions de CO2 sont une préoccupation majeure pour les gouvernements.
L'ensemble de l'industrie, y compris l'industrie automobile, participe à l'effort mondial de réduction des émissions de CO2. Afin d'atteindre la neutralité en matière d'émissions de carbone d'ici 2050, l'industrie automobile passe du moteur thermique au véhicule électrique.
Un véhicule électrique n'émet pas de gaz à effet de serre au niveau du pot d'échappement, mais des émissions de CO2 sont créées lors du processus de fabrication et de la recharge du véhicule. Par rapport à un véhicule thermique, l'énergie nécessaire à la production de la batterie est plus élevée. Un véhicule électrique part donc avec un désavantage en termes d'empreinte CO2, mais s'améliore au fur et à mesure que l'utilisateur le conduit.
L'extraction et le raffinage des matières premières sont souvent effectués dans des pays utilisant des énergies fossiles, ce qui a un impact relativement élevé et constant sur les émissions de CO2, allant d'un minimum de 50 % à un maximum de 90 % ! Améliorer et légiférer sur le processus d'extraction offre un énorme potentiel de réduction de l'empreinte CO2 des VE ainsi que d'autres impacts environnementaux (toxicité de l'eau) ou éthiques (travail infantile).
Impact moyen de l'extraction et du raffinage - Source : https://www.transportenvironment.org/discover/how-clean-are-electric-cars/
L'impact de la fabrication des batteries dépend principalement de la taille de la batterie et de la manière dont l'énergie nécessaire à la fabrication est produite. Si vous produisez une batterie avec de l'électricité générée par le charbon, la production de la batterie a un impact élevé, et cet impact est d'autant plus important que la capacité de la batterie augmente. Dans les pays où l'on utilise de l'électricité renouvelable, l'impact est nettement plus faible.
Pour compenser l'empreinte CO2 due à l'énergie nécessaire à la fabrication de la batterie, le véhicule doit rouler... Le nombre de kilomètres nécessaires pour compenser cet inconvénient dépend du poids du véhicule et de l'endroit où l'électricité est produite.
Dans le pire des cas, une voiture électrique dotée d'une batterie produite et conduite avec de l'énergie fossile a besoin de 100 000 km pour compenser l'empreinte CO2, mais émet 37 % de CO2 en moins que l'essence après 200 000 km. Dans le meilleur des cas, les avantages d'une voiture électrique dotée d'une petite batterie produite et conduite à l'aide d'énergies renouvelables sont presque immédiats.
Il est difficile de trouver des études sur le recyclage de la batterie et son impact sur l'environnement (déchets, pollution, etc.) et elle n'est généralement pas prise en compte dans l'empreinte CO2 globale.
Aujourd'hui, la quantité de batteries de VE ayant atteint le stade du recyclage est très faible et n'est disponible que dans le cadre de projets pilotes. Le recyclage (réutilisation de la batterie) offre une autre possibilité d'améliorer l'empreinte CO2.
La plupart des batteries de véhicules électriques ont une durée de vie estimée entre 1 500 et 2 000 cycles de charge, ce qui correspond en théorie à une durée de vie de 400 000 km. Le problème est que les batteries perdent jusqu'à 25 % de leur capacité avant 85 000 km, et ce chiffre peut être encore plus élevé si la recharge rapide est utilisée régulièrement (la chaleur générée entraîne une dégradation plus importante). L'utilisateur peut donc être tenté de changer de véhicule ou de batterie, ce qui limite l'empreinte CO2 (comme indiqué précédemment, cela dépend du nombre de kilomètres parcourus).
Le véhicule électrique est l'une des technologies clés pour décarboniser le secteur des transports. La réduction de l'empreinte CO2 est évidente si la batterie d'un petit véhicule est produite et rechargée avec de l'électricité "propre", elle l'est moins si une grande batterie est produite et utilisée dans une région où l'on utilise de l'énergie fossile (le véhicule électrique peut même produire plus de CO2 s'il n'est pas conduit). Des efforts sur l'extraction des matières premières, le processus de fabrication, la production d'énergie, la taille de la batterie du véhicule, le recyclage, etc. semblent donc nécessaires pour parvenir à une réduction de l'empreinte CO2 plus efficace et plus transparente. Réduire le nombre de véhicules et optimiser leur utilisation (covoiturage), privilégier les transports publics pour les trajets quotidiens sont d'autres solutions à envisager pour accompagner l'industrie automobile dans l'effort de réduction de l'empreinte carbone du transport global.